b) Une vulnerabilite forte à Haiti
Les séismes de grande ampleur ont en général des conséquences qui dépassent largement la capacité de réponse des pouvoirs locaux. Ils génèrent des pertes humaines et économiques considérables. Les populations perdent le résultat de nombreuses années d’accumulation, tandis que les infrastructures et services des équipements publics sont souvent dramatiquement touchés ce qui peut être illustré par le séisme d’Haïti. Le pays et sa population étaient très vulnérables aux catastrophes avant le séisme du 12 Janvier.
De nombreux facteurs comme la paupérisation, la forte pression sur le couvert arboré, l’absence de normes de construction, l’urbanisation anarchique, tant en zone sismique qu’en région inondable, la forte densité de population dans certaines zones, la déficience des infrastructures, la mauvaise planification et l’aménagement de l’espace constituent des éléments de vulnérabilité aux catastrophes dites « socio-naturelles », concept qui indique qu’un évènement naturel ne devient une catastrophe que lorsqu’il rencontre une société mal préparée.
Le passage d’une architecture bois à une construction pierre puis parpaing sans norme antisismique a fortement aggravé la létalité des tremblements de terre. Les grands séismes ont surtout tué les habitants des constructions en pierre, car celles en bois supportent beaucoup mieux, dans la souplesse, les types de contraintes qu’imposent les mouvements de la croute terrestre. En effet, les constructions précaires présentes à Haïti expliquent en grande partie ses conséquences désastreuses.
Tout d'abord, le territoire d'Haïti est fortement anthropisé:
Vue de Port-au-Prince avant le séisme
De plus, Il y a beaucoup d’habitats type bidonville : entassement, précarité des constructions, béton, pas de revêtement mural, pas de route entre les maisons et des constructions fragilisées.
La vulnérabilité aux séismes est aussi un enjeu d’aménagement du territoire : certaines zones géologiques (certaines zones de calcaires « tuft » de Port au Prince ou certaines régions faillées) sont théoriquement plus exposées aux risques que d’autres. Il est possible de les identifier et d’assurer des codes de construction et d’aménagement plus spécifiques et contraignants.
Enfin, dans ce pays si exposé aux risques, la capacité de pouvoir donner très vite les premiers secours et de pouvoir faire dans les quelques minutes ou heures qui suivent une catastrophe les gestes qui sauvent aurait sans aucun doute sauvé de nombreuses vies. Trop de gens sont morts d’hémorragie après avoir été sortis des débris. Mais la culture des premiers secours est très peu développée en Haïti. Ceci devra être un enjeu fondamental de la stratégie nationale de gestion des risques.
Enfin, dans ce pays si exposé aux risques, la capacité de pouvoir donner très vite les premiers secours et de pouvoir faire dans les quelques minutes ou heures qui suivent une catastrophe les gestes qui sauvent aurait sans aucun doute sauvé de nombreuses vies. Trop de gens sont morts d’hémorragie après avoir été sortis des débris. Mais la culture des premiers secours est très peu développée en Haïti. Ceci devra être un enjeu fondamental de la stratégie nationale de gestion des risques.